Vive le numérique... mais...

Vive le numérique... mais...

En matière d'éducation et d'apprentissage, le numérique continue de dérouler le tapis magique de ses fausses promesses : un enseignement supposé être plus efficace, plus pratique, plus complet, plus ludique... Bref, parfaitement indiqué pour le citoyen de demain, féru de nouvelles technologies et disposant d'une curiosité "opérationnelle" inépuisable à portée de son ordinateur, son smartphone, sa tablette ou tout autre gadget qui ne manquera pas d'arriver.

Hélas la réalité est toute autre et il n'y a qu'à lire attentivement le dernier rapport PISA de décembre 2013 pour s'en convaincre : l'échec scolaire déroule quant à lui le long tapis de ses illusions perdues.

Si l'enseignement traditionnel a vécu, l'école contemporaine, fondée sur la participation active de l'élève à sa propre éducation ne donne pas de meilleurs résultats. L'école n'apparaît plus comme l'élément structurant d'un futur réussi alors même que ceux qui en sont exclus précocement comme ceux qui ont mené leurs études jusqu'au bout se trouvent discriminés dans l'accès à l'emploi.

Et pourtant l'enseignement numérique continue d'être considéré comme une urgence absolue pour la France. L'Anglais comme les TICE font désormais partie intégrante du bagage commun que tout élève se doit de maîtriser à la fin de sa scolarité obligatoire. Notre pays doit avoir des citoyens capables de communiquer efficacement d'un point de vue technique et langagier et l'emploi des TICE à l'école est désormais jugé primordial dans le processus d'acquisition des compétences du XXlème siècle.

Dans le même temps, on ne compte plus les alertes concernant l'exposition abusive aux écrans qui ne nous quittent plus, jour et nuit, de même que l'on ne compte plus les exhortations à se "débrancher" pour enfin se retrouver, et mieux se reconnecter, plus tard, avec "modération"...

Ces contradictions participent plus que l'on ne veut l'admettre de la crise de l'enseignement. Ainsi le tableau blanc interactif est jugé insatisfaisant par 86% des enseignants à cause du manque évident de préparation à son utilisation.

Donc, vive l'apprentissage connecté, global et évolutif ?

La révolution des MOOCs, cours en ligne gratuits, semble aller dans ce sens, avec la promesse d'un "rebrassage des inégalités".

Notre réponse (forcément partielle car limitée à l'enseignement des langues vivantes) n'en est pas moins significative dans la mesure où le plurilinguisme est essentiel pour évoluer dans un environnement mondialisé et que le patrimoine culturel que représente la diversité des langues est vital pour l'Europe des citoyens.

Et notre réponse, nous la partageons avec les centaines de milliers d'élèves et les dizaines de milliers d'enseignants qui, depuis 1978, trouvent dans nos livres une nécessaire médiation entre l'évidente "volatilité" de la lecture sur écran et celle "cadenassée" sur des informations objectives et structurées du manuel scolaire ou parascolaire.

La collection Martorana, dont la philosophie éditoriale se résume à "livres différents pour combattre l'échec", a su créer ce lien tangible et pédagogique entre le maître et l'élève avec des livres clairs, simples, pratiques, regroupant grammaire, vocabulaire et civilisation et couvrant toutes les impératifs des programmes ministériels.

L'apprentissage connecté, gratuit (à nuancer avec le coût des matériels informatiques), global et évolutif est-il vraiment la panacée, avec un enseignant qui évolue davantage dans le registre de l'accompagnement et du conseil que dans celui de transmetteur des savoirs ?...

Loin de nous l'idée d'un combat d'arrière-garde, celui du livre contre l'écran. Mais dans l'esprit des familles le "manuel" est le trait d'union idéal entre le maître et l'élève et pour elles la preuve tangible d'un savoir officiel et incontournable.

Difficile ainsi de nier la complémentarité des ressources numériques avec les outils traditionnels que sont et resteront les livres. Il faut cependant déplorer l'usage abusif des photocopies par l'enseignant (issues à 84% des livres scolaires ou parascolaires) pour la préparation de ses cours, qui a contribué à marginaliser les manuels au motif qu'ils étaient trop nombreux.

La collection Martorana Editeur a anticipé sur cette dérive en proposant dès 1978 des livres "uniques et essentiels" couvrant tous les niveaux et tous les programmes grâce à la qualité pédagogique de ses auteurs mais aussi à une mise en page optimisée que "l'ergonomie cognitive" des pages numériques est loin de dépasser.

Les familles ne se sont jamais montrées plus attentives qu'aujourd'hui à la réussite scolaire de leurs enfants et restent très attachées aux valeurs véhiculées par les outils qui les ont formées elles-mêmes. C'est sur ce lien culturel et social que parents, enseignants et élèves doivent se retrouver pour que la révolution numérique ne soit pas un miroir aux alouettes qui substitue la liberté relative d'apprendre à l'obligation vitale de transmettre.

Francesco Martorana

PISA : Programme International pour le suivi des Acquis des élèves

TICE : Technologies de l'Information et de la Communication pour l'Enseignement

MOOC : Massive Open Online Courses

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