Osons (vraiment) les langues !

Osons (vraiment) les langues !

J’ai emprunté le titre de mon éditorial à la "Semaine des langues vivantes" dont la deuxième édition (mai 2017) vient de s’achever.
Elle a pour vocation de mettre en lumière les langues vivantes et la diversité linguistique...

Tout comme la Collection Martorana Editeur, qui, depuis 1978, s’est résolument spécialisée sur ce sujet, en misant essentiellement et exclusivement sur le livre parascolaire.

C’est à dire un support de référence, "tangible et palpable", cohérent et aussi complet que possible, pour l’apprentissage, l’enseignement et l’évaluation des langues vivantes.

Mais j’ai ajouté l’adverbe "vraiment" tant le niveau de pratique des langues vivantes reste médiocre en France malgré la multiplication infinie des supports et des méthodes.

De ce point de vue, la pérennité de notre collection, qui entre aujourd’hui dans sa 39ème année, nous assure une forme de légitimité dans un contexte éditorial à mon sens saturé, qu’il soit livresque ou numérique.

Nos livres clairs, simples et pratiques, compatibles avec tous les programmes ministériels et toutes les méthodes d’enseignement, sont de  véritables traits d’union entre le maître et l’élève et ont fait l’unanimité auprès de dizaines de milliers d’enseignants et de centaines de milliers d’apprenants.

Ainsi, la mise en page exclusive de nos livres a été conçue dans le sens d’optimiser les ressources visuelles bien établies de la typographie et de la symbolique des couleurs en les hiérarchisant pour une assimilation optimale. Elle propose au couple «MAITRE-ELEVE» la mise en place de procédures de mémorisation, d'entraînement et d’automatisation de l’expression orale.

Nos livres sont le complément idéal du manuel officiel ou accrédité, une sorte de "renfort rassurant" et une alternative au décrochage qui fait perdre pied définitivement à l’apprenant.

Car dans le système français, le problème n'est pas celui du nombre d'heures dédiées à une matière, mais plutôt celui des méthodes d'enseignement. Les élèves de collège reçoivent 1 000 heures d'enseignement par an, toutes matières confondues. La moyenne des pays de l'OCDE est de 900h. Il n'y a pas de corrélation entre le volume horaire et la performance éducative. Et en ce qui concerne les langues, la France se classe parfois derrière des pays qui y consacrent moins de temps.

La Collection Martorana Editeur, dès 1978, a voulu  sortir du ronronnement communicatif établi autour du manuel scolaire ou des méthodes d’enseignement des langues vivantes pour élaborer une réflexion méthodologique sur les dispositifs d’apprentissage et sur leur évaluation...

Car l’apprentissage des langues vivantes tient une place fondamentale dans la construction de la citoyenneté, l'enrichissement de la personnalité et l’ouverture au monde. Il favorise également l’employabilité des jeunes en France et à l’étranger.

La diversité linguistique et culturelle est  par ailleurs essentielle pour la réduction des fractures de la cohésion sociale et territoriale, l’éducation à la tolérance et au respect de l’autre, l’appropriation positive par les citoyens de leur place au sein du contexte international ainsi qu’à leur participation active à la construction d’une Europe des peuples.

Ce caractère essentiel de l’apprentissage des langues vivantes ne pouvait donc échapper à l’actuelle mainmise universelle du numérique sur tous les secteurs de notre vie, tant économiques, sociaux, culturels qu’éducatifs.

Le numérique  peut  ainsi apparaître comme l’outil parfait pour travailler la langue vivante dans la salle de classe, mais aussi hors du contexte purement scolaire, permettant à l’apprentissage d’acquérir une nouvelle dimension, apparemment plus proactive, et interactive...

Mais les limites du numérique, du moins pour cette frange des apprenants en difficulté, a été très tôt dénoncée  par des pédagogues qui ont démontré qu’un texte linéaire était plus abordable qu’un texte hypertexte qui facilite la possibilité de se perdre. Les documents multimédia sont ainsi souvent moins bien mémorisés que les documents lus, car la vitesse de lecture s’adapte à la compréhension.

Le numérique, hypertexte et multimédia, implique une "hyper-attention" à laquelle des psychologues américains ont opposé la "deep attention" (attention profonde) que nécessite la lecture linéaire sur papier.

Nos livres opposent donc une forme de résistance qui ne nous interdit nullement de nous tenir scrupuleusement informés de toute avancée majeure dans les méthodes d’apprentissage des langues vivantes.

Mais ces avancées ont bien du mal à émerger dans un environnement qui privilégie le culte de la vitesse et la perte du sens critique.

C’est pourquoi nos livres restent bien un point d’ancrage parascolaire, pour un apprentissage cohérent et articulé des langues vivantes, hors d’un déluge informationnel et cognitif qui est appelé à être révisé.

Martorana Francesco

OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economiques

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